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Le courage des oiseaux.

DSC01596.JPGLa LPO, Ligue pour la Protection des Oiseaux, fondée en 1912 est une organisation non gouvernementale, chargée du recensement et protection des espèces aviaires sauvages. Son chargé de mission en Occitanie, Thomas Marchal, éducateur à l’environnement et au développement durable a présenté le site naturel protégé des salins de Villeroy, acquis par le Conservatoire du Littoral. D’anciens marais salants, renaturés et délimités, dans lesquels on retrouve des îlots artificiels pour la reproduction des oiseaux marins limicoles (nichant au sol), protégés des prédateurs. S’y nichent des Echasses blanches, des Sternes caugek, pierregarin ou naines, des Gravelots, des Tadornes, des huitriers pie, des Avocettes élégantes… Observés à l’aide de jumelles – Calao et Arctica- et d’une longue vue d’ornithologue, identifiés via les caractéristiques définies le matin (bec, taille, couleur, pattes, plumage, ramage, queue, façon de voler, de chasser…) les individus étaient nombreux à cette période de reproduction printanière.

Que nous apprennent les oiseaux sur nous-mêmes? Que la taille est relative puisqu’ils nous regardent de haut, que la liberté est totale quand on peut voler sans contraintes, que la migration est belle quand elle est naturelle. Mais cet être fragile est balayé par nos ambitions aveugles : en France, d’après le CNRS un tiers des populations d’oiseaux aurait diparu de nos campagnes ces quinze dernières années. Le résultat de l’agriculture intensive, de l’urbanisation exponentielle, des pollutions lumineuses et sonores etc.

Sur l’île de la Réunion, par exemple, les Pétrels de Barau sont des oiseaux marins qui s’orientent vers les lumières artificielles plutôt que les lumières naturelles (la Lune et les étoiles), restant piégés en ville et mourant de faim. Dans l’île singulière, comme dans d’autres villes  méditerranéennes, les goélands ont muté pour un régime omnivore et éventrent des poubelles par simplicité et manque de ressources halieutiques.

Thomas Marchal évoque les différents statuts de conservation des oiseaux dans l’Hérault, dans le but de classer les espèces en fonction de leur popularité régionale et des multiples menaces qui planent sur elles. Ce classement régional se retrouve aussi à l’échelle internationale avec l'UICN - Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Afin de repérer les familles les plus menacées, on y retrouve neuf catégories allant de « non évalué » à « éteint à l’état sauvage ».Toutes ces connaissances ne sont pas intemporelles : on retrouve des oiseaux abattus dans "l'Albatros" de Baudelaire comme dans l’Océanite tempête, autrefois tuée par les marins lorsqu’elle se réfugiait sur les navires. Dans la culture maritime, elle était considérée porteuse des intempéries. Les oiseaux restent souvent très mal connus du grand public, spécialement les espèces maritimes, c’est pourquoi la LPO mène des opérations de sensibilisations et d’initiations. D’après « La synthèse des changements de catégories entre 2008 et 2016 », tous ces efforts permettent une évolution positive dans la liste rouge de l'UICN,  le goéland railleur étant passé par exemple de « EN DANGER » a « VULNÉRABLE ». Cela démontre que les changements du comportement humain, même modestes, entraînent d’énormes impacts dans les populations d’oiseaux marins.

Photo: Sylvie Mimosa.

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