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Éditoriaux

  • La Mémoire & la Mer.

    128648858_o.jpgComment naît une vocation ? D’où est venu l’appel de la mer à celui qui l’a prise ? On sait depuis l’Antiquité qu’il y a trois types d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui prennent la mer… Le choix de devenir marin peut relever de différents facteurs, sociaux, familiaux, culturels. On se souvient tous d’un grand-père qui nous apprend à faire un nœud de chaise ou à pêcher à pied, du premier couteau capturé avec du sel, d’un seau de tellines ramené fièrement à la maison. L’amour de la mer vient souvent  de l’enfance, de la transmission, la découverte d’un nouveau monde, immense et sauvage. La passion, c’est l’amour et la mort réunis ; en mer, on se sent minuscule face à l’infini et au péril. On apprend des anciens l’humilité, la façon de distinguer le risque du danger, les ficelles du métier. Etre marin aujourd’hui comme hier, c’est un mode de vie à part entière : un abord scientifique du milieu maritime ,un rapport à la solitude et au collectif (dans un espace  exigu). C’est un paradoxe notoire : que l’on soit seul au milieu de l’ Atlantique ou à 6 dans une cabine de 7m²  en mer du Nord par force 8*, la difficulté est la même, il faut garder son sang froid face à l’hostilité des éléments.

    On devient marin aussi pour préserver les ressources naturelles et l’écosystème, apprendre de nos erreurs, adopter une conscience environnementale. Ces deux dernières années, la nature a montré qu’elle pouvait reprendre ses droits quand l’activité humaine s’est figée : à l’Homme de réfléchir et d’adapter ses habitudes et son mode de vie pour qu’elle lui survive et continue de le nourrir.

    *de 1 à 12 sur l’échelle de Beaufort

    BTS1PGEM 

    Peinture: "Ouessant", par Franck Gervaise

     

  • DEVENIR MARIN.

    IMG_2054.jpgOn ne naît pas marin on le devient. Ce n’est pas juste une personne travaillant sur un bateau mais surtout  une philosophie de vie. Un goût pour l’aventure, les grands espaces, la découverte et l’élément naturel. La mer est remplie de mystères - on connaît plus la surface de la lune que les abysses – et de légendes qu’ont nourris nos représentations d’enfance (Moby Dick, le Kraken, l’Atlantide ) et nos clichés d’adulte ( alcoolique, chiqueur, bagarreur, misogyne). En plus d’alimenter notre imaginaire, la mer est nourricière de par ses ressources et son exploitation : le transport est la première marque d’anthropisation du milieu, suivie de l’exploitation –pas toujours raisonnée- des ressources naturelles. 

    Il y a un paradoxe à être marin, c’est faire partie d’un équipage  isolé du reste du monde et ressentir en soi une liberté absolue, la mer n’appartenant à personne. Il y a une transmission de la connaissance et du savoir-faire nécessaire afin d’aspirer à être en  autonomie face à la mer. La liberté des marins s’acquiert avec l’expérience mais reste encadrée par le code marin. Ce dernier exclut toute ségrégation et impose  le secours de toute  personne en péril. Cette solitude partagée  implique  une solidarité maritime connue de tous les marins mais incompréhensible pour les Terriens.

    Le milieu maritime est en évolution constante, il s’adapte aux changements moraux et environnementaux tels que la féminisation du métier (personne n’a oublié  Florence Arthaud !) et l’essor d’un mode de transport archaïque qu’est le retour à la voile dans la marine marchande.

    Finalement devenir marin est un choix et un apprentissage permanent, on devient marin par déterminisme social et familial mais surtout par amour inconditionnel pour la mer. Une passion qui est et restera sous le joug  de Poséîdon. Depuis la Grèce antique, n’y a-t-il pas « 3 types d’Hommes, les vivants, les morts et ceux qui prennent la mer » ?