La Mémoire & la Mer.
Comment naît une vocation ? D’où est venu l’appel de la mer à celui qui l’a prise ? On sait depuis l’Antiquité qu’il y a trois types d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui prennent la mer… Le choix de devenir marin peut relever de différents facteurs, sociaux, familiaux, culturels. On se souvient tous d’un grand-père qui nous apprend à faire un nœud de chaise ou à pêcher à pied, du premier couteau capturé avec du sel, d’un seau de tellines ramené fièrement à la maison. L’amour de la mer vient souvent de l’enfance, de la transmission, la découverte d’un nouveau monde, immense et sauvage. La passion, c’est l’amour et la mort réunis ; en mer, on se sent minuscule face à l’infini et au péril. On apprend des anciens l’humilité, la façon de distinguer le risque du danger, les ficelles du métier. Etre marin aujourd’hui comme hier, c’est un mode de vie à part entière : un abord scientifique du milieu maritime ,un rapport à la solitude et au collectif (dans un espace exigu). C’est un paradoxe notoire : que l’on soit seul au milieu de l’ Atlantique ou à 6 dans une cabine de 7m² en mer du Nord par force 8*, la difficulté est la même, il faut garder son sang froid face à l’hostilité des éléments.
On devient marin aussi pour préserver les ressources naturelles et l’écosystème, apprendre de nos erreurs, adopter une conscience environnementale. Ces deux dernières années, la nature a montré qu’elle pouvait reprendre ses droits quand l’activité humaine s’est figée : à l’Homme de réfléchir et d’adapter ses habitudes et son mode de vie pour qu’elle lui survive et continue de le nourrir.
*de 1 à 12 sur l’échelle de Beaufort
BTS1PGEM
Peinture: "Ouessant", par Franck Gervaise