Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le Journal De Bord - Page 3

  • Voyage à Paris.

    IMG-20211209-WA0007.jpgOù comment en 5 jours entrer dans le centre névralgique de la marine française. Comité national des pêches, Marché international de Rungis, Salon nautique, Forum des métiers de la mer à l’institut océanographique, Muséum national d’histoire naturelle : un programme intense mais passionnant pour de futur professionnels et marins éclairés ! À Paris, les rencontres avec les scientifiques, entrepreneurs et décideurs ont permis aux étudiants de s’enrichir et d’appréhender leur avenir.

    À Wissous, à 20min de Rungis, les ateliers de conditionnement de Poiscaille – une entreprise valorisant les captures issues de la pêche responsable – débordent d’une activité à laquelle personne n’était préparé. Les fondateurs (Gaëtan Lemercier, Charles Guirriec et Charles Braine) favorisent le circuit court et l’accès dans les terres à un produit maritime de qualité. Une éthique paradoxalement mise à mal par une demande exponentielle, confirme Elisabeth Vallet, de Ethic océan, qui vise à sensibiliser fournisseurs et transformateurs sur l’état des stocks commercialisables. Difficile de distinguer la pêche durable et la pêche artisanale quand les stocks affaiblis continuent d’être exploités ! Une complexité démontrée par l’absurde à Rungis, le marché le plus important d’Europe : une daurade pêchée à Sète, achetée par un grossiste-mareyeur, peut passer par Paris pour revenir dans l’Île singulière ! Rungis, une ville dans la ville, plaque tournante de l’import-export alimentaire : on y centralise des poissons de tous les horizons, saumons de Norvège, poissons-perroquets et daurades coryphènes de Tahiti, vivaneaux du Sri Lanka, églefins de Mer du Nord mais aussi, plus proches de chez nous,  cabillauds, merlus, lieus noirs, tacauds, juliennes, turbos, raies, requins, ou des poissons d’eau douce, truites, pangas, tilapias, brochets, carpes …

    Marché modèle des années 70, Rungis incarne désormais la surexploitation, la surconsommation et l’absence de logique dans son fonctionnement. Un système obsolète par rapport aux idéaux environnementaux d’aujourd’hui, au retour au circuit-court.

    A défaut de voir la mer pendant une semaine, on peut en apprendre beaucoup sur elle, sur l’avenir de la pêche, de l’environnement marin au travers de divers échanges et conférences. C’est loin de la mer que son histoire s’écrit.

  • Carte postale de stage (8).

    Sans titre.pngQuatre semaines, maintenant, que mon stage à la station biologique de Sète - au bout du quai de la plagette vers l'étang - a débuté.  Fondée en 1879, elle est liée à l'Université de Montpellier ainsi qu'à l'OREME (Observatoire de REcherche Méditerranéen pour l'Environnement) pour qui elle s'occupe des mesures des paramètres de l'étang de Thau : salinité, oxygène, température, pH...  Elle fait également office de zone de manipulations d'essais et de développement pour des organismes qui en font la demande, telles que tester la capacité des nasses changeantes à résister dans un milieu appauvri en oxygène ou chercher à faire sortir du béta-carotène du phytoplancton Dunaliella salina. Je suis en poste sur ces deux sujets. Sur le premier, il s'agit de faire des analyses du taux d'ammonium dans les échantillons d'eau de sbacs où vivent ces coquillages. On y cherche l'ammonium car il est relâché par les individus qui meurent lors des baisses d'oxygène, pour les prélèvements. Pour le second, nous devons trouver un moyen de faire rejeter du béta-carotène - un pigment précurseur de la vitamine A à la couleur rose orangée – par la micro algue citée plus haut. Cette dernière peut se trouver dans les salins autour de la lagune, souvent colorés en rouge-orange par ce pigment.

             Bien sûr, les organismes veulent être discrets et je ne suis pas autorisé à dévoiler le but des manœuvres. Néanmoins, il en reste que c'est un stage très enrichissant, autant pour l'aspect scientifique que biologique. J'y apprends à utiliser des outils et machineries de laboratoires qui m'étaient inconnus et j'améliore mes connaissances sur la culture d'algue et différentes techniques d'élevages. J'y améliore aussi mon autonomie, un vrai mot d'ordre, ici !

     

    Thomas FLUCK

  • Carte postale de stage (7).

    IMG_20211014_071613.jpgJ'ai pu intégrer le projet ALIGOSTA (Amélioration des connaissances sur la langouste rouge) de la STARESO en Corse. La station de recherche scientifique porte en ce moment même six projets de recherche et différentes études d'impact. Celui auquel j'ai la chance de participer cherche à évaluer la croissance, la maturité sexuelle, la génétique et les déplacements des langoustes rouges de Corse Palinurus elephas.Pour ma part, je participe à l'évaluation de la fécondité des femelles en cherchant à estimer le nombre d'oeufs portés par des individus de tailles différentes ainsi que le nombre d'ovocytes pour les femelles n'ayant pas encore pondu. Pour mener à bien ce projet, les dissections se poursuivent malgré la fermeture de la pêcherie, grâce à la mise en vivier des derniers individus. Le temps que les langoustes passent dans les bassins est le plus court possible pour que l’évaluation soit la plus proche possible de ce que l'on trouve dans le milieu naturel. Ainsi, je fais majoritairement du comptage du nombre d'oeufs ou d'ovocytes et de la saisie de données. Je compte les « œufs » des femelles qui ont été mis en flacons. Pour ce faire je ne compte pas la totalité mais seulement des sous-échantillons de gonades. Le but de cette manipulation étant de s’appuyer sur notre comptage pour définir le nombre d'ovocytes dans l'appareil reproducteur complet, afin de le comparer avec le nombre d’œufs effectivement porté par un individu : cela permettra d'établir la relation entre la taille et la fécondité des langoustes rouges.

    A la Stareso, l'équipe travaillant sur ce projet est composée de Dimitri Theuerkauff, post-doctorant et Nine Doutrouloux, chargée de recherche. Le travail se passe dans la bonne humeur et avec entrain. Toutes les disciplines scientifiques se côtoient au quotidien. Malgré la fin de la saison, des visiteurs sont encore présents et ajoutent leur connaissances sur ce rocher du bout de la Corse, la Revellata. 


    Abigail Constans